Sortir manger à Athènes devient de plus en plus passionnant. Auparavant, l’objectif était essentiellement la nourriture. Actuellement, tout le reste a son importance également, du service et du cadre à la provenance des ingrédients et la présentation des plats. Voici quelques-unes des tables les plus en vogue, qui rehaussent la réputation gastronomique de la ville.
Scala Vinoteca
Niché dans une rue verdoyante et bordée de marches à Kolonaki, c’est l’un des meilleurs restaurants discrets de la ville. L’espace est moderne et industriel, avec des touches chaleureuses et amusantes, comme le mur de bouteilles de vin ou le montage de vieilles caisses. Le chef, Dimitris Kontopoulos, propose un menu d’inspiration méditerranéenne, où se mêlent intelligemment des ingrédients de saison, dans des plats élégants qui se marient bien avec le vin. Viande et poisson sont représentés à parts égales. Parmi les spécialités de la maison, mentionnons les pommes de terre grelots fumées au canard, à l’œuf et à la truffe, les agnolotti maison farcis au cabillaud, à la purée de pois cassés jaunes avec une sauce au citron et, enfin, le filet d’agneau avec une compotée d'oignons blancs et une sauce aux trompettes de la mort. Parmi les desserts, le meilleur est sans aucun doute l’omelette norvégienne au chocolat blanc, au cassis et au sorbet de framboise. Ajoutez à cela une carte à vins impressionnante de quelques 200 références internationales (dont beaucoup sont disponibles au verre), ainsi qu’un personnel compétent et aimable, et vous aurez tous les ingrédients d’un dîner décontracté mais sensationnel.
Courtoisie de: Scala Vinoteca
Courtoisie de: Sushi Mou
SushiMou
Vous devrez réserver bien à l’avance si vous voulez dîner dans cet humble restaurant japonais, qui compte à peine 12 tabourets serrés autour d’un bar à sushis. Caché derrière un noren (rideau blanc) traditionnel, le décor en bois blond est simple et authentique. L’intérêt réside dans les sushis et les sashimis divins, tous préparés sur place par le jeune chef et patron Antonis Drakoularakos, qui a été formé au Japon. Drakoularakos utilise du poisson frais local de préférence à un poisson hors de prix importé du Japon. Il découpe les ingrédients et roule les sushis devant vous, sans cesser de sourire, en expliquant ses techniques et la manière de manger ses préparations. Pour vivre l’expérience dans son intégralité, optez pour la formule omakase, ce qui signifie « Je m'en remets à vous ». Il y a des créneaux horaires spécifiques pour les places assises, dont le premier est à 18h30. Malgré une grande demande, Drakoularakos ferme son célèbre restaurant le week-end : « Je veux rester en bonne santé et avoir une bonne vie, pour que la nourriture ait bon goût. »
Nolan
Chic et minimaliste, avec un comptoir en marbre blanc lumineux, de minuscules tables en bois sombre et des places sur le trottoir parfaites pour observer les passants, Nolan a ouvert ses portes en beauté au début de 2016. Aussitôt, le dédale de rues animées juste en contrebas de la place Syntagma est devenu le nouveau quartier populaire de la cuisine ethnique à Athènes. Tout cela grâce au modeste Sotiris Kontizas, devenu une célébrité malgré lui grâce à un passage au programme de télévision populaire, Masterchef. Avec son héritage gréco-japonais, il a créé une fusion des deux cuisines, ambitieuse mais harmonieuse. Le résultat est léger, réconfortant et délicieux. Le menu change au fil des saisons, mais certains plats à succès demeurent : les nouilles soba au saumon fumé avec du tahini, le burger de cabillaud pané au panko (chapelure japonaise) avec une sauce tartare, et l’encornet au miso et au fenouil. Le menu est bref (environ 18 plats et 4 accompagnements) et ne présente pas de séparation entre plats et entrées. L’idée est de partager les plats pour goûter à plusieurs saveurs. Si vous n’avez pas réservé (mais faites-le : cela en vaut la peine), tentez votre chance à l’heure du lunch, en semaine, lorsqu’il y a moins de monde.
Courtoisie de: Nolan
Courtoisie de: Feedέλ
Feedel Urban Gastronomy
Même s’il se trouve au coeur d’Athènes, Feedέλ, restaurant à la mode, conserve une agréable atmosphère privée et sereine. Les tables sont installées sur une place verdoyante, cachée juste à côté de l’agitation qui domine sur la rue Ermou. Une belle fresque de Frida Kahlo se distingue sur un mur en briques rouges. Endroit idéal pour un dîner romantique ou pour un repas tranquille en début de soirée, Feedέλ a adapté le classique mezzé grec à des papilles modernes. Commencez par l’un des cocktails spéciaux, au long bar en bois. Vous pourrez continuer de les boire durant votre repas : les associations de saveurs sont encouragées. Le jeu consiste aussi à partager plusieurs petits plats, selon la coutume grecque. Le menu est simple et créatif. Le chef, Leonidas Koutsopoulos, sélectionne avec soin ses ingrédients en provenance de tout le pays. Essayez la fava verte veloutée (pois cassés) à l’huile de truffe, au thym et au zamboni (semblable au prosciutto) de Naxos, ou bien le tarama (oeufs de poisson) à l’huile de sésame et à l’anguille fumée avec des morceaux croustillants de patate douce, ou encore les cannolis fourrés au nivato (fromage blanc crémeux), aux pistaches, avec une gelée de miel et de thym. Le week-end, le restaurant est aussi ouvert pour le déjeuner.
Farma Bralou
Un bon choix pour les amateurs de viande, avec des aliments directement issus de la ferme. Le chef, Yiannis Liokas, propose selon ses propres termes une « cuisine de montagne ». Il se rend toutes les deux semaines dans la ferme biologique du restaurant, en Grèce centrale, pour examiner les produits qu’il servira : des races comme la Charolaise, la Limousine, la Red Angus, le buffle du nord de la Grèce, ainsi que plusieurs types de moutons, de chèvres et de gibiers. La ferme fournit également tous les produits laitiers du restaurant, de même que les œufs, le miel, les olives et l’huile d’olive, les légumineuses et la plupart des fruits et légumes – le tout dépourvu de pesticides, d’antibiotiques, d’engrais chimiques et d’hormones. Le délicieux feuilleté à la viande de Bralou – mouton haché et oignons caramélisés, le tout enrobé d’une pâte filo maison – représente le niveau supérieur de ce bon petit plat traditionnel. Le tartare de bœuf maison, avec ses mûres marinées et ses graines de moutarde, est exceptionnel. Pour les audacieux, nous conseillons le frygadeli (foie de bœuf enveloppé dans la graisse) au yaourt fumé et aux herbes fraîches, ou encore un morceau de viande spécial tel qu’un steak vieilli du boucher. Terminez sur une note sucrée, avec le kadaifi (une pâtisserie de vermicelles fourrée aux noix hachées) accompagné de mousse au yaourt de brebis et de noix caramélisées. Bralou est ouvert pour le déjeuner comme pour le dîner, et possède une épicerie de l’autre côté de la rue. Deux branches ont également ouvert à Kyfissia et à Psychiko.
Courtoisie de: Farma Bralou
Courtoisie de: Papadakis
Papadakis
Situé au pied du mont Lycabette, Papadakis est un élégant restaurant gastronomique, avec des œuvres colorées aux murs et des fleurs fraîches à profusion. Quand il fait chaud, des tables sont installées sur le trottoir – un cadre charmant dans ce coin tranquille de Kolonaki. (Certaines places permettent d’entr’apercevoir le Parthénon). La célèbre chef, Argyro Barbarigou, vient de l’île de Paros, d’où elle tire de nombreux ingrédients. Bien qu’elle soit connue comme cuisinière à la télévision, elle continue de cuisiner à la manière insulaire traditionnelle. Le menu met l’accent sur la simplicité et la fraîcheur, avec une spécialisation dans les poissons, bien qu’il propose également des salades et des plats de viandes excellents. Citons notamment la salade grecque revisitée, aux tomates-cerises, aux feuilles de câprier et à la xinomyzithra (fromage de chèvre et de brebis à pâte molle), ou les pois chiches mijotés servis avec du tarama. Si vous voulez un plat plus consistant, optez pour le giouvetsi de crevettes et de langoustine. Le dessert incontournable est la bougatsa, feuilleté à la crème traditionnel, mais le gâteau à l’orange avec son yaourt glacé connaît également du succès.
Aleria
Un magnifique bâtiment néoclassique, avec une cour charmante, abrite ce restaurant unique en son genre où le chef, Gikas Xenakis, donne une touche de nouveauté à des plats traditionnels grecs. De nombreux clients optent pour les menus découverte, conçus pour plaire à différents palais et pour répondre à différentes restrictions alimentaires. Il existe deux principaux menus découverte, l’un à cinq plats et l’autre à sept, mais aussi une option végétarienne et une pesco-végétarienne, toutes deux à sept plats. Si vous préférez choisir à la carte, commencez par la hortopita (feuilleté à la verdure) déconstruite, ou par les pétoncles au chou-fleur, au kumquat et à la betterave. Comme plat principal, essayez le bourdeto, basé sur une recette de Corfou : un couscous épicé à la rascasse, aux moules et aux calamars. Les joues de porc aux pommes de terre, à la pomme et à la chicorée, sont exquises également. Si vous aimez les douceurs, vous serez servis : nos préférés sont le chocolat Valrhona au caramel salé, à la tonka et à la banane, mais aussi le saragli à la façon d’Aleria, une pâtisserie aux pistaches, à la pomme et à la cannelle.
Courtoisie de: Aleria
Courtoisie de: CTC
CTC
Le côté contemporain commence par un nom intelligent : ce dernier vient du mot grec sitisi, qui signifie « nourriture ». Le jeune chef et propriétaire, Alexandros Tsiotinis, a aiguisé ses compétences culinaires aux côtés de grosses pointures comme Alain Passard, Hélène Darroze et Pascal Barbot. Il est retourné à Athènes pour installer son propre établissement, un endroit où il pourrait emmener ses clients dans un « voyage gastronomique ». CTC est moderne, haut de gamme et élégant. Les menus découverte (parmi lesquels on trouve des options végétarienne et pesco-végétarienne) changent au fil des saisons. Chaque plat est d’une finesse rare, avec un équilibre parfaitement maîtrisé entre les goûts, les parfums et la présentation. Le plus grand succès du chef ? Son velouté de maïs au homard, à l’écume de truffe et à la bergamote. Les desserts sont tout en subtilité dans leurs saveurs, avec de délicats arômes fleuris et un côté aigre-doux équilibré. Offrez-vous le namelaka (crème japonaise) au chocolat blanc, avec un sorbet au yaourt et des meringues à la violette.
Scorpina
Cet élégante enseigne très appréciée, dans le quartier aisé de Neo Psychiko, sert la mer dans votre assiette à la façon athénienne contemporaine. Le chef cuisinier, Yiannis Liakou, adapte son menu à la pêche du jour. Choisissez votre poisson et demandez-lui de le cuisiner comme vous le souhaitez : en carpaccio, sashimi, tartare, ou peut-être dans une préparation plus consistante comme la kakavia (soupe de poisson) ou le giouvetsi (au four, avec des pâtes grecques à la sauce tomate). Ou peut-être en risotto, ou dans un plat de pâtes ? La salade la plus appréciée est simple, mais délicieuse : une tomate pelée, garnie de câpres, de fleur de sel, d’origan et d’huile d’olive extra vierge. Le carpaccio de rouget aux agrumes est exquis, tout comme le ceviche de crevettes. Si vous cherchez une préparation grecque, essayez les sardines grillées aux dés de tomate, à l’oignon rouge et au persil, ou la fricassée, un ragoût de poisson, de laitue et d’herbes avec une sauce onctueuse à l’œuf et au citron. Epongez l’ensemble avec l’excellent pain au levain grillé au feu de bois. En été, la cour spacieuse est parfaite pour un rendez-vous en soirée.
Courtoisie de: Scorpina
Courtoisie de: Simul
Simul Gastronomic Situ
Pour un rendez-vous en soirée, n’allez pas chercher plus loin que cet espace lumineux dans une rue calme près du Palais de la Musique d’Athènes. L’approche innovante du chef, Nikos Thomas, allie la cuisine grecque contemporaine à des saveurs asiatiques et françaises. « Simul » signifie « en même temps », en latin ; quant au terme « (in) situ », ajouté au nom, il fait référence à la recherche des meilleurs ingrédients locaux (par exemple, les fruits de mer sont fournis par un pêcheur de l’île toute proche d’Eubée). Les meilleurs plats sont les calamars grillés au feu de bois avec un chutney au chorizo, de la racine de persil à la crème, des pois, de la coriandre et une sauce coco-citron vert, les joues de raie avec des gnocchis cuits à la perfection, du chou-fleur et de l’ail noir, et mon préféré : le canard de Challans fondant avec sa purée de carottes rôties et sa mousse de camomille. Un menu découverte de sept plats est proposé – la meilleure stratégie est de commander ce menu pour la moitié de la table et de le combiner avec des plats à la carte. Les desserts, préparés par la jeune chef pâtissière, Emmanuela Delatola, sont équilibrés et joliment présentés – particulièrement le sorbet à la mangue et au fruit de la passion, enveloppé dans un carpaccio de mangue comme une raviole, sur un crumble à l’huile d’olive avec pesto de coriandre.