Des kayaks colorés nous attendent, alignés sur la plage de sable de Legrena, notre moyen de transport pour la journée. Notre groupe a le choix entre des kayaks simples et doubles, en fonction de l'humeur, de l'expérience et du niveau d'adrénaline souhaité. Notre bavardage matinal nous amène rapidement à échanger des histoires sur des aventures similaires, juste avant que nos deux guides n'annoncent le début de la brève séance d'initiation. Il est presque 10 heures du matin par une chaude journée de juillet à Athènes et les conditions météorologiques sont parfaites pour profiter du calme de la mer. Nous démarrons sur les chapeaux de roue. Tout le monde partage notre bonne humeur et notre excitation.

Un à un, nous sommes poussés dans les eaux calmes du port. Et nous voilà partis vers la mer Égée, les pagaies en mouvement synchronisé. Bien qu'il n'y ait pas de vent, les sensations qui se manifestent en haute mer n'ont rien à voir avec celles ressenties à proximité du port. Pagayer vers l'horizon et défier les vagues de temps à autre me donne des frissons.

« Je n'ai jamais considéré le kayak comme un sport. Il s'agit plutôt d'un moyen de transport. C'est comme choisir de faire du vélo en ville », explique Konstantinos. C'est certainement une façon de voir les choses, qui ne m’a jamais traversé l’esprit en tant que piéton.

Konstantinos et Andreas se sont rencontrés il y a quelques années, en 2019. Ils faisaient tous deux partie d'une équipe de kayakistes qui entreprenait des expéditions de longue durée. Ils se qualifient eux-mêmes de synkopilates (co-pagayeurs) et adorent naviguer autour des îles de la mer Égée (ils ont pagayé jusqu'à Rhodes, parmi d'autres îles), en essayant toujours de nouveaux itinéraires. Ils se sont entendus dès le début et n'ont pas tardé à recevoir des demandes d'excursions de la part d'amis et de visiteurs étrangers les ayant repérés sur les réseaux sociaux.

Le moment était venu pour nous d'être récompensés pour notre bravoure. Juste au coin d'un îlot, il était là : l'imposant temple de Poséidon du cap Sounion. Appareils photo et téléphones portables rangés, nous avons tous posé nos pagaies. Nous avons simplement dérivé pendant un moment, profitant de l'instant présent et enregistrant spirituellement ce qui se trouvait devant nos yeux. Un moment de pure connexion avec le groupe, la mer et le paysage.

C'est avec cette vue grandiose en tête que nous nous dirigeons le long de la côte vers notre petite plage rocheuse. Les ancres sont jetées et nous pouvons en profiter pour faire un plongeon rafraîchissant dans les eaux cristallines de l'îlot Archi, une étape très populaire pour les aventuriers de la mer de la région. Ce qui, au départ, semble être une halte nécessaire se transforme rapidement en un moment luxueux de calme, de simplicité et d'intimité.

« Veillez à ne pas vous approcher des petits, s'il vous plaît. Ne dérangeons pas les locaux », plaisante Konstantinos, en nous conseillant de ne pas nous approcher des nombreux nids de mouettes qui se trouvent à la surface de l'îlot. Je ne peux pas vraiment dire combien de temps nous sommes restés là (pas de téléphone, pas de montre), mais quelque chose me dit qu'aucun d'entre nous n'aurait été contre l'idée d'y passer la journée.

Encore une plongée et il est temps de rencontrer le Dieu des Mers. Nous garons nos kayaks sur la plage, suivons une marche en pente douce et 10 minutes plus tard, nous sommes à l'entrée du temple. Gardez à l'esprit que le billet d'entrée au temple n'est pas inclus dans le coût de l'excursion et si c'est la première fois que vous le visitez, une visite guidée vaut vraiment la peine. Cette visite peut être organisée par Expedition Kayaking moyennant un coût supplémentaire.

Impossible de se lasser de la vue depuis le sommet du temple. Bien que la plupart d'entre nous l'aient déjà visité à maintes reprises, cette fois-ci, la sensation est différente. C'est comme si nous étions plus en phase avec l'histoire et l'énergie du lieu. Nous repartons en nous demandant ce que cela aurait donné si nous avions choisi le moment du coucher du soleil, qui est sans doute le meilleur moment pour visiter le temple.

La chaleur ayant fait son œuvre, nous nous précipitons sur la colline pour nous baigner une dernière fois et boire quelques gorgées d'eau fraîche - oui, toujours fraîche même après quatre heures - avant de retourner au port. Nous laissons derrière nous une aventure homérique, d'adorables bébés mouettes, les promesses de la mer Égée et une escale chez un dieu de l'Olympe. Pas mal pour un mercredi matin.